Thawra…online

Se trouvant par hasard ou de plein gré au Liban après la « thawra » du 17 octobre 2019, des vlogueurs et des médias étrangers ont, par leurs vidéos sur YouTube, transmis au monde entier les images d’une révolution si semblable aux autres et pourtant si différente !

Une révolution où les réseaux sociaux jouent un rôle essentiel

Quand la « thawra » devient un passage obligé pour les touristes vlogueurs   

Quoi de plus efficace qu’un vlog pour soutenir la cause d’un peuple qui vous a accueilli les bras ouverts et pour exprimer son admiration pour un pays aussi beau que le Liban ? 

« My Daily Life in Lebanon (Crazy 14 Day Trip) », titre du vlog du lituanien Jacob Laukaitis, en est un exemple. Dans cette vidéo d’environ 25 minutes, des séquences entières sont consacrées aux manifestations comme si la « thawra » était devenue un site à visiter au même titre que Harissa, Baalbeck et les Cèdres que le vlogueur nous fait découvrir. 

« Forget the MEDIA, this is LEBANON’S REVOLUTION » est le titre du vlog d’un couple américain, qui a décidé, sur sa chaîne ON World Travel, de nous faire vivre en direct la révolution libanaise. Pour Olivia et Nathan, la thawra a occupé une place de choix dans leur vidéo au même titre que les bons plats libanais qu’ils ont pris plaisir à découvrir et à déguster. 

« We Witnessed a Revolution in Lebanon and Saw the 8th Wonder of the World », est le vlog d’un autre couple, Jordan and Chloe Egbert, qui ont l’intention de battre le record du monde homologué par le Guinness du tour le plus rapide de 196 pays souverains du monde. Quarante-sixième pays sur leur liste, le Liban fut pour eux une étape incontournable car, non seulement ils ont pu y visiter ce qui est, à leurs yeux, la huitième merveille du monde (la Grotte de Jeita) mais ils ont aussi été témoins d’événements importants de la révolution.

Comment les chaînes en ligne se proposent d’expliquer la thawra

Si les chaînes de télévision locales ont assuré une retransmission en continu des événements de la « thawra » libanaise, les chaînes en ligne ont, quant à elles, réalisé des vidéos ayant un objectif bien précis.

La spécificité des chaînes en ligne, comme les chaînes françaises Huffington Post et Brut, est que les vidéos consacrées en général aux grandes causes à défendre (féminisme, liberté, démocratie…) sont de courte durée (1 à 3 min), un format plus adaptée aux besoins des réseaux sociaux, et transmettent un message concis et précis.

Pourquoi les Libanais sont descendus dans la rue est le message que Brut tente de transmettre dans son court reportage.

Taxes, crise économique et corruption : des raisons suffisantes pour protester !

C’est l’ampleur des manifestations organisées dans l’ensemble du pays qu’il est possible de voir dans le court reportage du Huffington Post.

Se faisant l’écho des revendications des Libanais, ces vidéos sur la « thawra », vue par des étrangers, pourraient-elles, à votre avis, servir de référence à l’historien dans la construction de son récit ?

6 réflexions au sujet de « Thawra…online »

  1. Je reste dubitatif quand je vois des ressortissants étrangers voir une déstabilisation politique comme une attraction touristique. Je sais que la thawra porte un message d’espoir et brillait par son pacifisme, mais il reste une forme de dissonance à la traiter comme un plat de hommos ou une ballade à Rawcheh.
    Qu’auraient pensé les Français si le phénomène des Gilets Jaunes était considéré comme un complément à l’arc de Triomphe et au Musée du Louvres ?
    Mais dans le fond, ces touristes n’ont pas de mauvaises intentions, donc il est difficile de leur en vouloir. Pour la gestion de la crise par les médias, ma réaction est toute autre: Je n’aime pas les reportages minutes à la Brut, Vice, Combini, HP: le monde est complexe et on ne peut réduire un sujet touchant le quotidien de 4 millions de personnes à une brève entre « Une exposition GoT » et la « Nouvelle routine minceur de Gwyneth Palthrow ». On peut évidemment évoquer les points importants en peu de temps, mais ce genre de médias sont mauvais pour la postérité (puisque c’est la question de l’auteur de l’article). D’abord, ce format ne permet pas d’approfondir et de présenter de façon suffisante les enjeux (quid du rôle exact de la guerre? Des effets bénéfiques ou maléfiques du système confessionnel? Des problèmes de dumping social involontairement causé par l’arrivée de réfugiés qui travaillent pour presque rien? La « dynastisation » des familles de politiciens, et la pseudo-aristocratie qui en découle? etc.). Ensuite, ce sont des photos instantanées, pour le buzz et la consommation médiatique de masse, pour un public qui ne tend qu’une oreille. Vous vous souvenez comment on appelait ce qui se transmettait comme ça avant ? Des ragots, des commérages.

    1. Je suis d’accord avec toi. D’où le problème de notre ère actuelle, l’ère de la rapidité et des réseaux sociaux qui ne laisse pas la place aux longs reportages/vidéos qui expliquent bien les causes de la crise et de la révolution de long en large. Malheureusement, ce sont ces formats-là qui l’emportent. Mais le plus important, c’est que les images choisies (photos ou vidéos) expriment bien les émotions et en disent long sur le ressenti du peuple, c’est assez important !
      On verra bien la fiabilité de ces vlogs dans les années à venir !

  2. C’est quand même un peu fou, les problèmes de certains sont les attractions des autres ! Mais bon, c’est aussi le cas pour plein de choses comme quand il y a un accident et que les gens filment au lieu d’aider.

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